Jun Hyung passa une main le long de son col roulé sombre. Il étouffait. Le bâtiment souffrait vraisemblablement d'une panne de chauffage selon lui. De manière globale, il était en train de cuire. Ce qui s’avérait le comble de l’ironie vu qu’on était en plein mois de janvier et qu’il faisait -4 dehors. Il n’avait pas mis de chemise aujourd’hui, comme il avait coutume de le faire, tout simplement parce qu’il s’agissait de ce qu’il appelait communément une journée « relax ».
Son groupe était en cours (et oui, ça leur arrivait !), il n’avait pas à se coltiner l’ingrate qui lui servait d’apprentie et s’il était assez rapide niveau répartition d’activités pour les cinq garçons sur les deux mois à venir, il pouvait même espérer avoir un peu de temps pour lui avant d’aller les chercher à la sortie de leurs établissements respectifs.
Jun Hyung se cala dans sa chaise et s'étira puis finit par poser ses mains derrière sa tête.
Dur semaine. Le déménagement avec les petiots. La paperasse. La promesse d'un nouveau single et donc la préparation d'un nouveau cirque qui commençait à pointer son nez (juste des bruits de couloirs mais Jun Hyung savait toujours sentir le vent même quand il n‘y avait qu‘un simili de brise). Rien que d'y repenser, ça le fatiguait de nouveau.
Le déménagement avait été plus que pénible. Les SHINee n'étaient pas de mauvais mioches en soi, exception faite de Jun Ho, mais ils n'en restaient pas moins des chahuteurs hors pair. Cinq jeunes gens ensemble ça créait toujours des situations explosives. Et à vrai dire il n'avait jamais trouvé autant de boites à bonbons chez qui que ce soit. Il allait falloir mettre quelques règles à ce propos très rapidement d’ailleurs. Rien que ce matin, alors qu’il avait juste voulu se faire un café, il était tombé sur deux kinders country et six bonbons werther.
Il était dans un appart d’idoles ou chez des trafiquants Haribo ?
Jun Hyung secoua légèrement son visage afin de ne pas se laisser distraire par des souvenirs oh combien inutile. Reprenant son stylo, Jun Hyung caressa l’idée de descendre en salle de danse demander à un des professeurs un t-shirt ou quelque chose dans le genre.
Peut-être aussi fallait-il appeler l’accueil pour qu’ils appellent Super Mario le plombier. Alors qu’il attrapait le téléphone interne de la JRM, Jun Hyung entendit frapper à la porte.
Une employée, les joues un peu rouges (ah il y avait donc vraiment un problème de chauffage se rassura Jun Hyung) se tenait dans l’encadrement de la porte.
« Oui? »
« Ah pardon de vous déranger Oppa mais c’est pour vous dire que mademoiselle Lee vous attend. » Jun Hyung arqua un sourcil sous la surprise.
« Maintenant? »
« Elle a dit que c’était le moment idéal. » Huh? Évidemment. Elle devait être au courant de l’agenda d’aujourd’hui. Ça plus les bruits de couloirs sur une possible sortie single. Tout concordait. Jun Hyung râlait souvent à propos de Lee Seo Ok (il râle sans arrêt aussi donc c’est pas dire beaucoup) mais il lui accordait au moins le fait que c’était une femme brillante.
Faisant signe à l’employée qu’il prenait note et qu’il la suivait, Jun Hyung jeta un coup d’oeil à son planning SHininien à peine entamé.
Adieu veau, vache, cochon. Il ne savait pas combien de temps allait prendre sa convocation mais il se doutait bien qu’il ne pourrait certainement pas bénéficier de quelques heures seul.
« Et bien je vous suis. » fit-il enfin.
Il hésita à prendre sa veste et abandonna cette idée. Tant qu’à faire, être un minimum à l’aise. Il aurait pu demander à la jeune femme si elle savait pourquoi exactement il avait été convoqué mais il se doutait, avec raison, que Seo Ok ne discutait pas de ce genre de choses avec ses secrétaires.
La porte du bureau n'était pas loin et Jun Hyung remercia, avec sa froideur habituelle, l'employée pour l'avoir conduit jusque là (certes il connaissait le chemin mais les traditions sont les traditions). Cette dernière toqua à la porte et introduisit le jeune homme chez la directrice image la plus efficace de la JRM.
Elle ne l'avait jamais intimidée mais c'était en majorité dû au fait que personne ne l'intimidait. Posant un regard tranquille sur la demoiselle, il la salua poliment puis,
« Vous m’avez fait demander mademoiselle Lee? »